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La couture

Isabelle Rollet

Au IIe siècle, le livre délaisse sa forme de rouleau (volumen) au profit de feuilles pliées les unes dans les autres pour former des cahiers (codex). Il est alors nécessaire de les maintenir attachés ensemble grâce à un fil de lin, afin de ne pas les désordonner ni les perdre. Lier les feuilles ensemble donne au Moyen-Âge le verbe relier, du latin ligare, ainsi que ligator signifiant relieur.  

 

Aujourd’hui comme au XIe siècle, la couture d’un livre se réalise sur un cousoir, bâti en bois servant à tendre des ficelles. L’aiguillée de fil passe successivement dans chaque cahier en le fixant aux ficelles. Une fois le livre entièrement cousu, les ficelles sont coupées et servent à attacher les cartons de la couverture.

 

La couture est primordiale dans l’architecture d’une reliure. En plus d’assembler les cahiers, l’épaisseur du fil donne du volume au dos du livre. Celle-ci permet de créer l’arrondi du dos ainsi que les angles dans lesquels se logent les cartons pour former l’articulation des plats.

 

Il existe différentes façons de coudre les livres : sur nerf, double nerfs, septain, ficelle, ruban, à double aiguillées, à points longs, à nœud pamphlet, à cahiers sautés …

 

Si durant des siècles la couture est invisible sur la reliure, elle devient apparente et prend part au décor sur plusieurs techniques de reliure contemporaine inventées ces dernières années.

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